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Dieu et l'argent

Date : 26 juin 2016

Prédicateur : Jason Procopio

Série : Dieu et le séculier

Passage : 2 Corinthiens 8.1-15

Lire le message :

(Pour des raisons techniques, la vidéo et l'audio sont indisponibles.)

Aujourd’hui nous arrivons au grand tabou, le sujet qui rend tout le monde mal à l’aise : l’argent. Ce sujet rend les gens mal à l’aise en partie parce qu’en Europe il a été tellement abusé par l’église. Si ça vous rassure, les premières personnes à réagir à cet abus étaient des chrétiens—la vente des indulgences était ce qui a poussé Martin Luther à écrire ses 95 thèses, qui a démarré la Réforme protestante. Mais quand même, jusqu’aujourd’hui à chaque fois qu’on commence à parler de l’argent (particulièrement dans l’église), les gens deviennent très mal à l’aise. Et il me serait facile de ne simplement pas évoquer ce sujet — il serait bien plus simple d’éviter des sujets qui nous rendent mal à l’aise. Mais j’espère que vous serez capables de surmonter le tabou aujourd’hui, parce que c’est un sujet dont la Bible parle beaucoup.

Il y a beaucoup de passages qu’on pourrait creuser pour en parler, mais plutôt que d’essayer de tout voir en même temps, on va rester sur un passage principal : 2 Corinthiens 8.1-15. Et nous lisons ce passage parce que 2 Corinthiens 8 nous donne la raison évangélique qui explique pourquoi comment nous gérons notre argent reflète notre foi. Allons donc à 2 Corinthiens 8. Pendant que vous trouvez ce passage dans vos Bibles, j’aimerais vous rappeler les questions que nous nous posons depuis le début de cette série : 1) Comment ce domaine de ma vie contribue-t-il à la mission de l’église ? et 2) Comment ce domaine de ma vie nourrit-il ma joie en Dieu ? Et heureusement, Paul répond à ces deux questions dans 2 Corinthiens 8.1-15.

1) Les Macédoniens donnent à cause de la joie.

Dans ce passage, Paul commence à adresser une situation importante du moment : une collecte pour l’église à Jérusalem. Dans Romains 15, Paul en parle également : il a prévu d’aller visiter des églises pour trouver de l’aide pour l’église à Jérusalem. L’église avait des grandes difficultés financières à cause (en partie) de la famine des années 40 ap. J.-C. (voir Actes 11.27-30), en plus de leurs efforts pour soutenir le travail des missionnaires à l’étranger. Alors Paul ne parle pas de manière générale, il ne parle pas de la générosité envers les pauvres en général — nous devrions être généreux envers les pauvres, mais ce n’est pas le sujet de ce passage. Paul parle plutôt de donner pour pourvoir aux besoins du corps de Christ. Alors il commence en partageant un témoignage de la générosité de l’église de la Macédoine. 

1 Par ailleurs, frères et sœurs, nous vous faisons connaître la grâce que Dieu a accordée aux Eglises de la Macédoine : 2 au milieu même de la grande épreuve de leur souffrance, leur joie débordante et leur pauvreté profonde les ont conduits à faire preuve d’une très grande générosité.

C’est incroyable. C’est incroyable parce que c’est tellement différent de la manière dont nous imaginons, d’habitude, que les choses fonctionnent. Nous pensons souvent qu’être réconciliés avec Dieu par la foi en Christ produirait moins d’afflictions, mais on voit ici que ce n’est pas vrai : les chrétiens de la Macédoine passaient par une grande épreuve, une souffrance. On sait que Dieu pourvoit à nos besoins, alors on imagine souvent qu’être réconciliés avec Dieu par la foi en Christ produirait moins de pauvreté, pas plus. On voit que ça, ce n’est pas vrai non plus : ils étaient dans un état de pauvreté profonde. Mais tout de même, ils étaient heureux en Dieu, remplis d’une joie débordante. 

Comment est-ce possible ? Ils ne pouvaient être remplis de joie à ce point que si leur joie ne dépendait pas des choses qu’ils avaient. La seule manière pour ces chrétiens de la Macédoine d’avoir une telle abondance de joie dans cette situation-là, est que leur joie venait d’une autre source que leur confort, d’une autre source que leurs ressources matérielles — autrement dit, leur joie venait de Dieu lui-même. Et parce que leur joie était en Dieu, ils ont vu que le peu qu’ils avaient pouvait être sacrifié ; puisque leur joie était en Dieu, ils aimaient naturellement ce que Dieu aimait — dans ce cas, les frères et sœurs de l’église de Jérusalem. Ils les ont aimé à un tel point que leur joie débordante et leur pauvreté profonde les ont conduits à faire preuve d’une très grande générosité. Et pour ne pas qu’on imagine que cette très grande générosité provenait d’un sentiment de culpabilité, ou d’obligation, Paul rejette cette idée dans les v. 3-5 : 

3 Je l’atteste, ils ont donné volontairement selon leurs moyens, et même au-delà de leurs moyens, 4 et c’est avec beaucoup d’insistance qu’ils nous ont demandé la grâce de prendre part à ce service en faveur des saints. 5 Ils ont fait plus que ce que nous espérions, car ils se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu. 

Ils ont donné selon leurs moyens — ils n’avaient pas grand-chose, alors c’était probablement moins que les autres églises. Mais ils ne se sont pas arrêtés là. Donner selon ses moyens veut dire qu’on regarde son budget, on voit ce dont on peut se priver, et on le donne. Mais Paul témoigne qu’ils ont donné au-delà de leurs moyens : ils ont regardé leur budget, ils ont vu ce dont ils pouvaient se priver, et ils se sont dits : « Donnons-en encore un peu plus. » Alors maintenant Paul s’adresse à nouveau aux Corinthiens en disant : « Regardez la Macédoine comme un exemple, et envoyez votre contributions à l’église de Jérusalem avec Tite. » 

6 Nous avons donc encouragé Tite à parachever, chez vous aussi, ce geste de générosité, comme il l’avait d’ailleurs commencé. 7 De votre côté, vous avez tout en abondance : la foi, la parole, la connaissance, le zèle à tout point de vue et l’amour pour nous. Faites en sorte que la même abondance se manifeste dans cet acte de grâce.

Alors à ce stade, on commence à être nerveux. « C’est bien que les Macédoniens fassent cela, mais ils ont choisi de le faire : Paul, tu ne peux pas nous ordonner de donner. » Alors Paul est très clair (v. 8) : Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver la sincérité de votre amour par l’exemple du zèle des autres. Réfléchissons bien sur sa logique : il ne donne pas un ordre, mais il explique simplement comment ça fonctionne. Il éprouve la sincérité de leur amour. Si nous aimons Dieu, nous aimerons son peuple et son œuvre. Et si nous aimons son peuple et son œuvre, et nous voyons que ce peuple et cette œuvre ont besoin d’aide, nous allons désirer les aider. Il éprouve leur amour par l’exemple du zèle des autres. Les chrétiens de la Macédoine ont prouvé que leur amour était authentique, non seulement en ce qu’ils ont donné, mais en ce qu’ils ont désiré donner. Autrement dit : même si l’amour est invisible, il y a une manière d’éprouver la sincérité de son amour : regarder à ce que font les autres, et se demander si on a ce même désir, si on serait prêts à faire de même. Ou pour le dire encore autrement : si vous voulez une manière de « mesurer » votre amour, regardez à votre relevé bancaire.

Alors je sais que certains d’entre vous ne vont pas aimer ce que je viens de dire, mais je vous supplie de voir que c’est exactement ce que dit Paul quand il parle du désir des Macédoniens de donner. Personne n’a de problème pour dépenser de l’argent sur les choses qu’ils aiment. Je n’essaie pas de culpabiliser qui que ce soit ici, mais simplement en guise d’illustration : pensez à combien d’argent vous avez dépensé sur vos dernières vacances. Pensez aux billets de train ou d’avion, pensez à la nourriture achetée pendant ces vacances, aux souvenirs, aux billets de musée, ou je ne sais quoi d’autre. Personne n’a de problème pour dépenser de l’argent sur les vacances. Pourquoi ? Parce qu’on aime les vacances ! Nous aimons le repos, nous aimonsdécompresser. Que ce soit bien clair : je ne dis pas que c’est une mauvaise chose, ni qu’on ne devrait pas le faire. Mais cela montre bien ce que nous aimons. Vous vous rappelez les paroles de Jésus ? En effet, là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur (Matthieu 6.21). Regardez à votre relevé bancaire, et si vous enlevez les essentiels (le loyer, les charges, les courses, etc.), ce qui reste est une bonne indication de ce qui est important pour nous.

Les chrétiens de la Macédoine ont prouvé leur amour, non seulement dans le fait qu’ils ont donné, mais dans la manière dont ils l’ont fait. C’est cela le « zèle des autres » dont il parle. Ils ont prouvé leur amour pour leurs frères et sœurs en montrant qu’ils aimaient être généreux envers eux ! Alors maintenant, chrétiens de Corinthe, tout comme les Macédoniens ont prouvé leur amour, prouvez le vôtre ! Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver la sincérité de votre amour par l’exemple du zèle des autres. 

A ce stade, Paul sait que nous ne comprenons peut-être toujours pas, alors il donne le fondement de tout ce qu’il vient de dire. 2 Corinthiens 8.1-15 fonctionne sur une sorte de pivot : on a les v. 1-8 d’un côté, les v. 10-15 de l’autre côté, et le v. 9 est le pivot sur lequel le passage tourne. C’est le fondement de tout ce qui est venu avant, et la raison pour tout ce qui vient après.

2) Jésus a tout perdu pour tout nous donner.

9 En effet, vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ : pour vous il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. 

Pour bien comprendre le poids de ce qu’il dit, il faut faire un pas en arrière. Il faut voir pourquoi c’est si incroyable que Jésus se soit fait « pauvre » pour nous. Un des meilleurs endroits pour voir cela dans la Bible, c’est dans l’évangile selon Jean. Au tout début de son évangile, l’apôtre Jean écrit (Jean 1.1) : Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Au v. 17, Jean explique clairement que cette « Parole » dont il parle, c’est Jésus-Christ. Jean ne laisse aucun doute que Jésus est un homme — c’est un homme physique qui marche, qui parle, qui mange, qui se fatigue, qui a faim, qui a soif. Mais il veut que ce soit aussi clair dès le départ que Jésus n’est pas seulement un homme. Cet homme était au commencement — une référence très claire au premier verset de la Torah, qui dit : Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Ce n’est pas un effet de style littéraire de la part de Jean ; il n’emploie pas du langage biblique pour créer une réponse émotionnelle. Il dit que lorsque Moïse a écrit cette phrase, il parlait de Jésus. Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Il l’explicite encore plus au v. 3, lorsqu’il dit : Tout a été fait par elle [la Parole, Jésus] et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. Cet homme Jésus était en fait l’agent de création dans l’histoire de la création — cet homme est Dieu lui-même. 

Pourquoi c’est important ? C’est important parce que l’idée de Dieu qui prend une forme humaine était scandaleuse. Si vous avez lu l’Ancien Testament vous savez que la présence de Dieu est une chose terrifiante. Par exemple, lorsque Esaïe voit sa vision de Dieu, il ne peut que proclamer (Esaïe 6.5) : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures et mes yeux ont vu le roi, l’Eternel, le maître de l’univers ! Jean commence son évangile en disant que cet homme Jésus, un charpentier d’une petite ville, était Dieu lui-même, et la conclusion logique de ses lecteurs était que Dieu ne devrait pas être un homme. Cette proclamation — que Dieu lui-même, le Créateur de toutes choses, était devenu un homme — était pour les Juifs un blasphème. Et c’est précisément l’argument qu’il construit. Quand on lit les évangiles on voit cette aberration évidente : Dieu, le Tout-Puissant, le Créateur, le Roi de l’univers, le Seigneur souverain sur tout, était devenu un homme, et pas juste un homme, mais un homme simple, avec des moyens modestes. On est tellement familiarisés avec cette idée qu’on ne ressent pas le poids de cette proclamation.

Alors disons qu’on a accepté cette idée — Dieu est devenu un homme, d’accord. Si c’était vrai, qu’est-ce que vous imagineriez qu’il soit venu faire ? Si vous connaissez l’Ancien Testament, vous imagineriez que si Dieu devenait un homme, ce serait pour régner sur la terre, pour être établi comme Roi. Le peuple juif était opprimé, sous l’occupation romaine à Jérusalem après un exil à Babylone. Ils avaient besoin d’un sauveur pour les libérer. Alors si Dieu devenait un homme, bien sûr qu’il serait ce type de sauveur ! Mais non. Comment voyons-nous cet homme-Dieu se comporter ? Il guérit les gens. Il enseigne. Il sert. Il travaille d’abord comme un charpentier, puis comme un prédicateur itinérant et sans domicile. Il donne à Caesar ce qui est à Caesar. Il ne résiste pas aux reproches, ni à la persécution, ni à l’arrestation, ni même à la mort par crucifixion. Bien qu’il soit capable de détruire toutes les légions de l’armée romaine par un seul mot, il permet aux gens que lui-même a créés de le conduire à la croix.

Ce que Paul essaie de dire aux Corinthiens, c’est que Dieu ne s’attend pas à ce qu’on fasse quelque chose qu’il n’a pas fait lui-même. Jésus-Christ, bien qu’il soit riche, s’est fait pauvre. Il avait la gloire d’être auprès du Père ; il avait la gloire d’être Dieu lui-même, égal avec le Père. Mais comme le dit Paul dans Philippiens 2.6-8, Christ n'a pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à préserver, 7 mais il s'est dépouillé lui-même en prenant une condition de serviteur, en devenant semblable aux êtres humains. Reconnu comme un simple homme, 8 il s'est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu'à la mort, même la mort sur la croix. Et pourquoi l’a-t-il fait ? Regardez au v. 9 de 2 Corinthiens 8 : POUR VOUS.

Il nous a servi en se dépouillant de toutes les richesses de la gloire qu’il avait auprès du Père et a vécu une vie humaine douloureuse et pauvre dans un corps humain, dans lequel il a transpiré, saigné, dans lequel il est devenu fatigué, dans lequel il a été battu et crucifié sur une colline pour des crimes qu’il n’avait pas commis. Et il n’a pas seulement souffert la mort ; il a souffert aussi une vie sans péché. Personne ne peut imaginer le poids de cela. Pourquoi cédons-nous à la tentation ? Parce que c’est douloureux d’y résister. Alors imaginez à quel point c’était douloureux pour lui de résister à toute tentation, jusqu’à la fin. Il a vécu sa vie entière en connaissant chaque tentation jusqu’au bout, mais sans pécher (Hébreux 4.15). Il a vécu une vie parfaite pour nous, et il a subi la mort d’un pécheur pour nous — il a pris sur lui-même nos vies de péchés et a été puni pour ces péchés, et il nous a donné sa perfection morale afin que nous recevions la récompense pour sa sainteté. C’est une richesse impossible à imaginer que nous avons reçu ! Nous sommes récompensés pour les efforts de quelqu’un d’autre. C’est tout simplement hallucinant. 

Personne n’a jamais donné comme Jésus. Personne n’a jamais renoncé à tout ce à quoi Jésus a renoncé. Il a tout donné, s’est fait rien, pour nous : pour vous il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis.

C’est ce que les Macédoniens avaient compris. C’est pour cela que leur joie était en lui, et non pas dans les choses qu’ils avaient : Jésus avait donné l’impossible pour eux — alors pourquoi voudraient-ils tenir à tout prix à leurs pauvres possessions matérielles ? Ils avaient compris le poids de ce que Jésus a fait pour eux, alors ils ont vu leur participation au soutien des saints comme un service réjouissant qu’ils pouvaient donner, pour participer, au moins un peu, à ce même type de générosité.

3) Corinthiens : Donnez à cause de votre joie.

Alors maintenant Paul s’adresse aux Corinthiens.

10 C’est un avis que je donne à ce sujet et c’est ce qui vous convient, puisque dès l’année dernière vous avez été les premiers non seulement à faire une collecte, mais aussi à la vouloir. 11 Menez-la donc maintenant à bien afin que sa réalisation corresponde, en fonction de vos moyens, à l’empressement que vous avez mis à la vouloir.

Les Corinthiens avaient aussi commencé ce travail : ils avaient commencé à montrer leur générosité, pas à partir d’une obligation, mais parce qu’ils désiraient le faire. Tout ce que fait Paul, c’est les encourager à continuer : « Terminez ce que vous avez commencé ! Il est bon que vous désiriez être généreux…mais il peut y avoir un écart entre vouloir faire ce qu’il faut et faire ce qu’il faut, et peut-être que vous le ressentez. Alors si vous le désirez, faites-le ! Si vous avez la joie en Christ, comblez votre joie ! » Et remarquez bien qu’il les encourage à donner en fonction de leurs moyens. Les Macédoniens ont donné au-delà de leurs moyens, mais ce n’est pas une compétition. Si vous ne pouvez pas donner plus, alors ne le faites pas ; soyez sages à ce sujet :

12 Quand la bonne volonté existe, on est bien accueilli en fonction de ce que l’on a, et non de ce que l’on n’a pas.

Personne ne vous en voudra de ne pas donner ce que vous n’avez pas ! Il est possible que vous désiriez faire plus, mais que vous soyez tout simplement incapables de le faire. Mais si vous pouvez le faire, alors faites-le ! Imitez votre Sauveur en donnant généreusement, car un jour vous dépendrez peut-être de la générosité des autres :

13 En effet, il ne s’agit pas de vous exposer à la détresse pour en soulager d’autres, mais de suivre un principe d’égalité : 14 dans les circonstances actuelles votre abondance pourvoira à leurs besoins, afin que leur abondance aussi pourvoie à vos besoins. C’est ainsi qu’il y aura égalité, 15 conformément à ce qui est écrit : Celui qui avait ramassé beaucoup n’avait rien de trop et celui qui avait ramassé peu ne manquait de rien.

C’est ainsi que l’église chrétienne devrait fonctionner. Ceux qui sont sauvés par grâce savent qu’ils sont sauvés par grâce, savent que Jésus tout donné pour les sauver, et désirent donner ce qu’ils ont pour servir leur Sauveur et les autres. Ceux qui ont beaucoup ne considèrent pas leur richesse comme ayant de la valeur pour eux-mêmes, mais plutôt comme une opportunité de glorifier Dieu en répondant aux besoins de l’église, en donnant à ceux qui font connaître l’évangile ailleurs. Et ceux qui n’ont rien peuvent compter sur leurs frères et sœurs pour de l’aide, afin de ne pas devoir s’inquiéter du besoin matériel, et de pouvoir se consacrer entièrement au travail de glorifier Dieu.

4) Parisiens : Comblez votre joie !

Paul commence son argument au v. 1-8 (la générosité des Macédoniens) ; il donne le fondement de son argument au v. 9 (pour vous il s’est fait pauvre alors qu’il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis) ; et il applique son argument aux Corinthiens au v. 10-15 (comblez votre joie, menez votre désir à bien en donnant généreusement selon vos moyens). Je pourrai inventer une application pour ce message, mais si la Bible elle-même fournit l’application, il est toujours meilleur de la suivre. Alors notre application aujourd’hui est la même que celle pour les Corinthiens.

a) Servez et soyez servis.

Souvenez-vous des questions de notre série. Première question : Comment ce domaine du séculier — les finances — sert-il la mission de l’église ? 13 En effet, il ne s’agit pas de vous exposer à la détresse pour en soulager d’autres, mais de suivre un principe d’égalité : 14 dans les circonstances actuelles votre abondance pourvoira à leurs besoins, afin que leur abondance aussi pourvoie à vos besoins. C’est ainsi qu’il y aura égalité… Nous ne devrions pas servir l’église pour être servis, mais une grâce que Dieu nous fait, c’est que quand nous servons la mission de l’église, la mission de l’église nous sert. Lorsque vous donnez à votre église, ou à une implantation, ou à une mission, vous donnez au travail de l’évangile. Et si vous aimez Christ, si vous aimez l’évangile, tout ce qui sert véritablement les besoins de l’évangile est un service envers vous, car en conséquence la gloire de Dieu brillera encore plus fort, et vous aurez la joie de voir de plus en plus de monde connaître Jésus.

Je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais de manière bien réelle, quand on lit ce passage, nous sommes dans une situation similaire à celle de l’église de Jérusalem. Mon salaire ne provient pas de l’Église Connexion ; il est entièrement payé par des églises à l’étranger qui nous envoient du soutien pour me permettre de travailler à plein temps pour l’église. Mais maintenant, considérez la taille de notre église : nous avons grandi de manière incroyable. Nous sommes à un point charnière, où une église dans le besoin commence à être assez grande pour s’occuper d’elle-même et pour contribuer aux autres efforts ailleurs : comme, par exemple, l’implantation à Saint-Lazare de la famille Koning, que certains ont aidé à aménager hier.

Implanter une église à Paris coûte extrêmement cher. Mais ça vaut très largement la peine, car en implantant de nouvelles églises, de plus en plus de Parisiens auront accès à l’évangile, et rencontreront Jésus-Christ — nous aurons la joie de rencontrer des frères et sœurs que nous ne connaissons pas encore. Il y a peu de choses dans le monde qui produisent autant de joie que de voir Dieu se servir de notre service pour sauver les gens.

b) Désirez donner, et donnez selon votre désir.

10 C’est un avis que je donne à ce sujet et c’est ce qui vous convient, puisque dès l’année dernière vous avez été les premiers non seulement à faire une collecte, mais aussi à la vouloir. Une des « grâces » dont Paul parle au v. 1 est le désir de prendre soin de l’église de Jérusalem, afin que ses membres puissent être libérés pour se consacrer à l’édification de l’église et la proclamation de l’évangile. Ce désir n’est pas quelque chose de naturel : c’est quelque chose que l’Esprit a fait en eux, une grâce que Dieu leur a montré. Alors la générosité dont on parle ici n’est pas une générosité née de culpabilité. Quand un enfant supplie à ses parents : « Papa, s’il te plaît je peux jouer encore dix minutes ? » il ne demande pas à cause d’une obligation morale qu’il ressent. Il veut jouer, c’est une joie de jouer, alors il demande de jouer. C’est ce qui se passe ici. Il serait facile de vous culpabiliser pour vous faire donner, mais la générosité dont Paul parle sort d’un désir de le faire. 11 Menez-la donc maintenant à bien afin que sa réalisation corresponde, en fonction de vos moyens, à l’empressement que vous avez mis à la vouloir. Si vous voulez jouer, si c’est un plaisir de jouer, alors complétez votre joie et jouez !

Normalement, on n’aurait pas besoin de dire cela ; personne n’a besoin de nous dire de faire ce que nous avons envie de faire. Mais avec l’argent ce n’est pas si simple, car il y a de la crainte qui y est associé : peu importe combien je veux donner, je vois les pires scénarios se dérouler dans ma tête : Et si la chaudière tombait en panne ? Et si je perdais mon travail ? Et si, et si, et si ? Alors Paul les encourage : si vous désirer le faire, alors faites-le — ne vous permettez pas d’être retenu par la peur, comme si Dieu ne prendra pas soin de vous ! Souvenez-vous de la générosité de Jésus, qui a tout donné pour vous sauver. 

Alors, voici le truc (et je termine avec ça) : personne ne peut décider de désirer quelque chose qu’on ne désire pas. Si tu ne veux pas donner, tu ne peux pas te forcer à vouloir donner. C’est pour cela qu’au début du chapitre, Paul parle de la grâce (v. 1) : 1 Par ailleurs, frères et sœurs, nous vous faisons connaître la grâce que Dieu a accordée aux Eglises de la Macédoine : 2 au milieu même de la grande épreuve de leur souffrance, leur joie débordante et leur pauvreté profonde les ont conduits à faire preuve d’une très grande générosité. La joie débordante en Christ, et le désir de faire preuve d’une très grande générosité, n’est pas quelque chose que nous pouvons produire. C’est l’œuvre de l’Esprit en nous, une grâce que Dieu nous montre. Alors concrètement, la première chose que nous avons à faire ici est de prier que Dieu produise cela en nous. Prions que Dieu nous montre la grâce non seulement de désirer donner, mais de mener à bien notre désir en donnant de ce que nous avons.

Alors, Parisiens, prions. Souvenons-nous des Macédoniens. Souvenons-nous de leur générosité joyeuse au milieu de l’épreuve et de la pauvreté. Souvenons-nous de la générosité de notre Sauveur, qui s’est dépouillé de ses richesses dans la gloire afin de tout nous donner. Complétons notre joie. Poursuivons le contentement en Jésus en lui faisant confiance pour pourvoir à nos besoins. Poursuivons la joie en lui en donnant généreusement pour voir sa gloire briller dans cette ville.

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