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Psaume 91 : "Aucun mal"

Date : 3 août 2014

Prédicateur : Jason Procopio

Série : Psaumes d'été 2014

Passage : Psaume 91

Lire le message

Psaume 91

Celui qui habite sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant. Je dis à l’Eternel: «Tu es mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie!» Oui, c’est lui qui te délivre du piège de l’oiseleur et de la peste dévastatrice. Il te couvrira de ses ailes et tu trouveras un refuge sous son plumage. Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. Tu ne redouteras ni les terreurs de la nuit ni la flèche qui vole durant le jour, ni la peste qui rôde dans les ténèbres ni le fléau qui frappe en plein midi. Si 1000 tombent à côté de toi et 10'000 à ta droite, tu ne seras pas atteint. Ouvre seulement les yeux, et tu verras la punition des méchants. «Oui, tu es mon refuge, Eternel!» Tu fais du Très-Haut ta retraite? 10 Aucun mal ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente, 11 car *il donnera ordre à ses anges de te garder dans toutes tes voies. 12 Ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre[a]. 13 Tu marcheras sur le lion et sur la vipère, tu piétineras le lionceau et le dragon. 14 Puisqu’il est attaché à moi, je le délivrerai; je le protégerai, puisqu’il connaît mon nom. 15 Il fera appel à moi et je lui répondrai. Je serai avec lui dans la détresse, je le délivrerai et je l’honorerai. 16 Je le comblerai de longs jours et je lui ferai voir mon salut.

Introduction

Le livre de la Genèse raconte l’histoire d’un jeune homme qui s’appelle Joseph. Il est le fils favori de son père, et ses frères, qui sont jaloux, vendent Joseph comme esclave. Joseph est envoyé en Egypte comme esclave d’un homme riche, et termine en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Mais Dieu est avec lui, et grâce à Dieu, non seulement Joseph sort de la prison, mais il devient le bras droit du Pharaon, le roi du pays. Dieu permet à Joseph non seulement d’atteindre ce haut niveau dans le monde politique de l’Egypte, mais aussi de prévoir une famine qui dévastera le pays—ainsi, Joseph sauve des millions de vies. 

Des années après l’avoir vendu, les frères de Joseph viennent en Egypte chercher de la nourriture—eux aussi souffrent de la famine. Ils ne savent pas que c’est leur frère à la tête du pays, et quand ils l’apprennent, évidemment ils ont très peur ; ce garçon qu’ils ont vendu peut maintenant les faire exécuter s’il le souhaite. Mais Joseph ne tient pas rancune contre eux ; il dit au verset 50.20 : Vous aviez projeté de me faire du mal, [mais] Dieu l’a changé en bien pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.

Le psaume que nous allons regarder aujourd’hui, que nous avons lu, parle de la protection divine de Dieu. Mais la promesse de cette protection est un peu dure à avaler pour les enfants de Dieu qui passent par des moments difficiles. C’est ce contraste—entre la promesse de protection et la réalité de la souffrance—qu’il faut que nous voyions ensemble. 

Mais avant de commencer à examiner le psaume, il faut faire une petite parenthèse et parler de la Bible. Nous croyons que la Bible est la Parole de Dieu, l’autorité absolue non seulement pour les règles de conduite et de vie, mais aussi l’autorité par rapport à la manière dont nous voyons le monde autour de nous. Si nous croyons cela, et nous voulons être des disciples fidèles, il faut que nous prenions une décision dès le début : plutôt que de lire la Bible à travers l’objectif de nos propres expériences et de notre conception du monde, nous décidons de laisser la Bible modeler notre conception du monde. Plutôt que de dire : “Ma vision du monde ne colle pas avec ce que je vois ici, alors la Bible ne peut pas être vraie”, nous disons : “Si la Bible et ma vision du monde ne semblent pas être en cohérence l’une avec l’autre, ça doit être ma vision du monde qui est fausse.” Après tout, lequel est susceptible d’être plus fiable : La Parole du Dieu tout-puissant, qui sait tout ce qu’il y a à savoir sur absolument tout, ou ma propre vision à moi, qui ne vois pas plus loin que mes expériences limitées ? Ce n’est pas une folie de mettre ma confiance en quelqu’un de plus sage que moi-même ; c’est l’essence de la sagesse. Même Socrates a dit : “La seule vraie sagesse est de savoir que vous ne savez rien.”

La raison pour laquelle je dis tout cela, c’est parce que ce psaume va mettre notre vision du monde au défi. Il va dire des choses qui ne semblent pas coller avec ce que nous voyons autour de nous. Nous avons donc la responsabilité en tant que chrétiens de laisser ce psaume guider—et même changer—la manière dont nous voyons notre monde.

Le message

Ce psaume nous met dans la peau d’un croyant qui a peur. Il semble qu’une guerre l’entoure, et qu’il y ait des menaces de partout. Alors le psalmiste—celui qui a écrit le psaume—a la responsabilité de consoler et d’encourager cet enfant de Dieu. Il lui rend témoignage de comment Dieu a protégé le psalmiste dans le passé—vous avez remarqué que parfois il dit “tu”, quand il parle à la personne menacée, et parfois il dit “je”, quand il rend témoignage de sa propre expérience.

Et la consolation qu’il donne commence dans le tout premier verset, à la fois pour cette personne effrayée et pour tous les chrétiens effrayés qui vont suivre : Celui qui habite sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant. Le chrétien n’a rien à craindre.

Et il faut bien voir que ce psaume s’adresse à quelqu’un qui connait Dieu—qui est son enfant. V. 2: Je dis à l’Eternel: «Tu es mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie!» V. 9 : Tu fais du Très-Haut ta retraite ; V. 14 (C’est Dieu qui parle ici, au sujet de la personne menacée :) Puisqu’il est attaché à moi, je le délivrerai ; je le protégerai, puisqu’il connaît mon nom. Les promesses de l’Ancien Testament a trouvé leur résolution en Jésus-Christ, qui a tout accompli pour nous. Maintenant, si nous sommes en lui, ces promesses sont pour nous aussi—puisque ces promesses s’accomplissent dans la personne de Jésus-Christ, et que nous sommes en lui, toutes les promesses de l’Ancien Testament s’adressent à nous. Ce psaume ne s’adresse pas au monde entier, pas au monde en général, mais à ceux que Dieu a sauvé par la foi en Christ. (Si vous n’êtes pas chrétien aujourd’hui, ne vous inquiétez pas—j’aurai un mot pour vous à la fin. Mais écoutez bien ; vous aurez peut-être envie de pouvoir dire pour vous-même ce que dit ce psaume.) 

Le psalmiste donne une liste de tout ce que le croyant du psaume peut vivre en ce moment—les pièges et la peste (v. 3), la terreur et les flèches (v. 5), la peste encore et le fléau (v. 6)—et de tout ce dont Dieu peut le délivrer—il affirme : Dieu te délivre de tout ce qui te menace.

Il donne plusieurs exemples. v. 4 dit : Il te couvrira de ses ailes et tu trouveras un refuge sous son plumage. Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. Les versets 11 et 12 disent que Dieu enverra ses anges pour le garder et pour le porter ; il lui donnera une puissance surnaturelle pour faire des choses qu’il ne pourrait pas faire autrement (marcher sur le lion et la vipère, v. 13). Dieu répondra quand il fera appel à lui ; il sera avec lui dans sa détresse (v. 15).

Selon ce psaume, le chrétien qui a peur a la promesse absolue que Dieu le protégera de tout ce qu’il pourrait le menacer. Le chrétien n’a rien à craindre.

Mais cela nous met devant deux grands problèmes : le problème de l’histoire et le problème de l’expérience.

Le problème de l’histoire et le problème de l’expérience

Le problème de l’histoire, c’est que les enfants de Dieu souffrent depuis le début. Si nous connaissons l’histoire du christianisme, nous savons que les chrétiens subissent des horreurs tous les jours—on pourrait parler des chrétiens en Irak actuellement, ou ceux qui se faisaient manger par les lions dans le Colisée de Rome, ou mêmes les apôtres, qui ont tous été tués de manière affreuse (à part l’apôtre Jean, qui n’est pas mort en martyre mais qui s’est quand même fait faire bouillir vivant). Comment le psalmiste peut-il donc dire que Dieu nous protégera de tous les dangers si les chrétiens subissent des dangers tous les jours ?

L’autre problème est celui de l’expérience. Si un jour vous avez été transformé par Christ, vous savez que même si nos souffrances en France ne sont pas au même niveau, nous avons aussi des soucis ; les problèmes ne cessent pas quand nous devenons chrétiens, mais bien souvent, ils augmentent. Nous souffrons de la persécution aussi, sous d’autres formes ; nous souffrons la douleur réelle de ne pas céder à la tentation alors que les autres y cèdent sans aucun scrupule. Et la douleur que les non croyants subissent, nous la subissons aussi. Les chrétiens, comme tout le monde, souffrent des cancers et des accidents de voiture ; les chrétiens eux aussi perdent ce qui leur est précieux.

La vraie difficulté de ce psaume se trouve dans les versets 9-10 : Tu fais du Très-Haut ta retraite? Aucun mal ne t’arrivera. Vraiment ? Est-ce qu’on peut réellement dire cela aux chrétiens en Irak ? Est-ce qu’on peut dire cela à un chrétien qui vient de perdre un enfant ? Comment le psalmiste peut-il dire qu’aucun mal n’arrivera aux chrétiens quand le mal semble nous arriver tous les jours ? 

La solution : définir les mots

Rappelez-vous de ce que j’ai dit tout à l’heure : nous devons permettre à la Bible de former notre conception du monde, et pas l’inverse. Nous voyons ce verset qui dit : Tu fais du Très-Haut ta retraite? Aucun mal ne t’arrivera. Et nous voyons des chrétiens qui semblent souffrir le mal tous les jours. Si nous croyons que la Bible est la Parole de Dieu et qu’elle ne ment pas, nous devons comprendre que dans le contexte de ce passage, “le mal” ne veut pas dire la même chose que nous entendons par ce mot.

Voyons donc ce que veut dire ce mot, et gardez bien le vrai sens de ce mot en tête, car il va donner le sens de tout ce qui va suivre. 

L’Ancien Testament a été écrit en hébreu. Le mot en hébreu qui est employé dans ce passage pour parler du mal est le mot ra’ah. Le mot est un peu vague ; il englobe la méchanceté, la dépravation, le désastre… Mais le psalmiste a bien fait un choix conscient d’utiliser ce mot-ci pour parler du mal, et pas un autre (il y en a plusieurs en hébreu). Pourquoi ? Souvent, quand un mot ou un concept biblique est difficile à comprendre, il peut être utile de regarder son contraire—par déduction, nous pouvons mieux le comprendre. 

Et bien, ce mot pour “le mal”, ra’ah, est le même mot que Joseph a utilisé quand il parlait à ses frères en Genèse 50.20 : Vous aviez projeté de me faire du mal [ra’ah], [mais] Dieu l’a changé en bien [letobah]… Ce mot en hébreu veut dire : le bien, la bonté, et le bonheur. Et quel était ce bien, cette bonté, ce bonheur dont Joseph parlait ? Lisons la fin du verset :

Vous aviez projeté de me faire du mal, [mais] Dieu l’a changé en bien pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.

Le “bien” dont il parle concerne donc le salut du peuple de Dieu—Dieu a prévu ce qui est arrivé à Joseph pour pouvoir sauver la vie de ses enfants. Dans ce contexte, “le bien”, c’est la vie, et “le mal”, c’est la mort.

Comparons nos définitions.

Quand nous disons “le mal”, on veut dire tout ce qui nuit à notre confort ou à notre bien-être : c’est pour ça que lorsque on se cogne la tête on dit : “Ça fait mal.” Ou quand ta copine rompt avec toi, tu dis : “Elle m’a fait mal.” La portée du mot dans ce psaume va bien plus loin. Le mal, ici, n’est pas ce qui porte atteinte à notre bien-être ou à notre confort, mais à notre salut, à notre vie éternelle. Remarquez bien la dernière promesse de Dieu dans le psaume : Je le comblerai de longs jours et je lui ferai voir mon salut (v. 16). Si nous appartenons à Dieu, même si nous mourrons ici, notre vraie vie n’aura jamais de fin, notre salut est assuré—et rien ne peut porter atteinte à cette promesse. C’est dans ce sens-là que le psalmiste dit : Tu fais du Très-Haut ta retraite ? Aucun mal ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente. Quoi qu’il t’arrive, si tu es enfant de Dieu, rien ne peut nuire à ce qui compte vraiment—ta vie et ton bonheur éternels avec Dieu.

Dans la maladie, même si tu souffres, aucun mal ne t’arrivera.

Dans le deuil, même si tu es écrasé par la tristesse, aucun mal ne t’arrivera.

Dans tes relations, même si on te déteste et te trahit, aucun mal ne t’arrivera.

Dans la persécution, même si on te bat et te tue, aucun mal ne t’arrivera.

Quoi qu’il arrive au chrétien, aucun mal ne lui arrivera. Rien ne peut l’arracher d’entre les mains de son Dieu.

Jésus croyait cela, d’ailleurs, et c’est ainsi qu’il a pu faire ce qu’il a fait pour nous. Hébreux 12.2 dit : En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix. Si Jésus avait comme priorité son bien-être et son confort du moment, il ne serait jamais allé à la croix. Mais il savait que s’il passait par cela, il y aurait une joie infiniment plus grande à venir—la joie de vivre pour toute l’éternité avec les frères et sœurs qu’il a rachetés par son sang. L’auteur de la lettre aux Hébreux nous encourage à faire de même dans le verset qui suit : Pensez en effet à celui qui a supporté une telle opposition contre lui de la part des pécheurs, afin de ne pas vous laisser abattre par le découragement.

Aujourd’hui nous voulons toujours immédiatement recevoir ce que nous voulons—nous voulons notre musique maintenant, nos films maintenant, la solution aux problèmes de notre vie maintenant. La Bible promet des bienfaits immédiats d’être réconciliés avec Dieu, mais elle promet encore plus des récompenses beaucoup plus grandes qui vont venir plus tard, en passant par beaucoup de souffrances. Nous avons la promesse de la Bible que même si nous ne comprenons pas pourquoi ou comment, cette souffrance par laquelle nous passons contribuera à notre bien, à notre vie et à notre joie plus tard. Comme Jésus-Christ, nous sommes encouragés à vivre bien nos souffrances, pour la joie qui nous est réservée. 

Ou alors comme Paul l’a dit dans Romains 8.28 : Du reste, nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan…

Ce psaume nous apprend la confiance et la patience : Même s’il semble que tout soit contre toi, aucun mal ne t’arrivera, dans le vrai sens du terme—cette chose te fera peut-être du mal temporairement, mais plus tard tu verra que dans les mains de Dieu elle travaillait pour ton bien, pour ta joie—tout n’était que bonté entre ses mains. Alors tu pourras dire : “Aucun mal ne m’est arrivé.”

Jésus-Christ est mort pour prendre la punition de ces péchés à notre place et nous donner toutes ses perfections. Le psaume nous dit les raisons pour lesquelles Dieu nous protège du mal—v. 1 : Puisque tu demeures sous son abri. V. 9 : Parce que tu as fait de Dieu ta retraite. V. 14 Puisque tu t’es attaché à lui, puisque tu connais son nom. C’est le sacrifice de Christ qui nous permet de faire justement tout cela—de nous attacher à Dieu, d’être réconciliés avec lui, de le connaître. 

Si c’est vrai pour toi, et que tu es réconcilié avec Dieu par ta foi en Christ, la souffrance par laquelle tu passes ne portera pas atteinte à ta joie éternelle, à ta vie éternelle, à ton salut éternel—au contraire, elle contribuera à l’aboutissement de ces choses. Elle est douloureuse, peut-être, mais entre les mains de Dieu, elle n’est pas un mal (dans le vrai sens du terme), mais un bien.

Une dernière question.

Mais il y a encore une question. Même si nous acceptons que Aucun mal ne t’arrivera, ça n’explique pas forcément les dangers réels auxquels le chrétien du psaume doit faire face, et dont Dieu promet de le protéger. Ces dangers, surtout si nous les prenons en tant que métaphores, sont très englobants—il y a des dangers physiques qu’on peut voir (comme les pièges et les flèches) des dangers physiques qui sont invisibles (tel la peste et le fléau), et des dangers émotionnels (la terreur de la nuit), et l’ultime danger, la mort. Il dit au verset 7 : Si 1000 tombent à côté de toi et 10'000 à ta droite, tu ne seras pas atteint. 

Alors notre question de base s’applique encore : Est-ce que le psalmiste est malhonnête en disant que Dieu protégera ses enfants de ces dangers alors que les chrétiens en subissent tous les jours ? 

La réponse est toujours non—pas si nous nous rappelons de la définition du “mal” dans ce contexte. Charles Spurgeon l’a expliqué ainsi : “Il est impossible qu’un mal puisse atteindre l’homme qui est aimé du Seigneur… Ce qui est du mal pour les autres n’est pas du mal pour lui, mais seulement du bien en forme mystérieuse. Les pertes l’enrichissent, la maladie est son médicament, le reproche est son honneur, la mort est pour lui un gain… Aucun mal ne peut lui arriver, car tout est surmonté par le bien.”

Si nous subissions ces souffrances sans avoir Dieu comme notre abri, ce serait certainement un mal contre nous—plutôt que de nous faire venir à Dieu, ces choses nous donneraient encore plus de raisons pour ne pas suivre Dieu. Mais puisque nous nous sommes attachés à Dieu comme notre abri, ces maux seront transformés en bien pour nous, et c’est ce bien qui nous arrivera. Ces dangers peuvent peut-être nous menacer, mais le mal qu’ils veulent nous faire ne nous atteindra jamais. Comme Joseph, nous pourrons dire à celui qui nous les lance : Vous avez projeté me faire du mal, mais Dieu l’a transformé en bien.

Plutôt que nous faire fuir, ces souffrances nous pousseront encore plus près de Dieu, et nous verrons ainsi la joie qui nous est réservée encore plus clairement—et comme Jésus, pour cette joie qui est devant nous, nous tiendrons bon. 

Une objection et une réponse

Mais cette promesse est parfois dure à avaler. Si on vient de perdre quelque chose ou quelqu’un qui est précieux—si on vient de perdre enfant, par exemple—on se fiche de sa joie éternelle. On est incapable de voir plus loin que la douleur du moment. Alors dire à quelqu’un qui vit ce genre de chose : “Ne t’inquiète pas, ce n’est pas un mal pour toi mais un bien” est non seulement ridicule et insensible, mais offensif. Paul dit même dans Romains 12.15 : Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. La meilleure consolation que nous pouvons apporter dans un moment comme cela, c’est parfois de ne rien dire, et de simplement pleurer avec eux.

La vérité que proclame le Psaume 91 est qu’aucun mal ne viendra à l’enfant de Dieu pour porter atteinte à sa vie et à sa joie éternelles, mais que Dieu changera ces maux en bien. Cette vérité est un enseignement préparatif. Jésus a bel et bien souffert ; dans le jardin il était tellement stressé et effrayé par ce qui venait qu’il transpirait du sang. Mais il connaissait la promesse du Psaume 91 ; même s’il se faisait torturé, cloué à la croix, Dieu lui disait toujours : Aucun mal ne t’arrivera. Il savait qu’une joie lui était réservée, et que cette joie serait infiniment plus grande que la douleur par laquelle il allait passer. Alors il a pu tenir. 

De même, si nous cachons cette vérité dans notre cœur, si nous savons d’avance que tout ce qui nous arrive ne pourra pas porter atteinte à la joie et à la vie qui nous sont réservées, nous pourrons tenir, nous aussi. Le chrétien qui comprend l’évangile et qui croit aux promesses de la Bible pour lui comprendra cette promesse solide et absolue : puisqu’il a fait de Dieu sa retraite, aucun mal ne lui arrivera. La douleur, oui ; la souffrance, oui ; la difficulté, oui—mais aucun mal. Ce chrétien-là sera la personne la plus courageuse du monde, et non pas d’un courage aveugle. Il sera prêt à tout risquer pour l’avancement du royaume de Dieu. Il risquera sa maison, son confort, ses passe-temps, son égo, il risquera sa vie pour que le nom de Jésus soit connu—et il le fera avec joie, avec allégresse, puisqu’il n’a rien à craindre, puisqu’il a fixé ses yeux sur la joie qui lui est réservée. Quelle mission nous avons ! Nous allons à la bataille les mieux armés ; nous savons d’avance que nous sommes du côté gagnant de la guerre. Nous nous battons donc sans peur, sans crainte—c’est dans la tranquillité et la joie que nous donnent les promesses de Dieu que nous trouvons notre force.

Alors une exhortation finale : Réjouis-toi. Si tu n’as rien à craindre, tu es libre—libre de vivre la vie complète et comblée, la vie pour laquelle Dieu t’a créé, car ta vie est complète et comblée en Christ. Crois en sa Parole—ne crains rien ; aucun mal ne t’arrivera.

Un mot de plus.

Aujourd’hui j’ai dit plusieurs fois “si tu es un enfant de Dieu,” ou “si tu es chrétien”. Que dire à celui ou celle qui ne l’est pas ? Et bien, j’espère que la description de la protection du mal que Dieu donne à ses enfants t’a donné envie. J’espère que tu as envie de faire l’expérience de la vie et la joie éternelles et complètes et comblées que nous trouvons en Christ. Si c’est le cas, la porte est ouverte—peu importe ce par quoi tu es passé, peu importe ce que tu as fait, peu importe qui tu es. La Bible dit que si tu crois en ton cœur et confesse de ta bouche que Jésus-Christ est Seigneur, tu seras sauvé (Rom. 10.9). Si tu places ta foi en lui pour te sauver et renoncer à tes propres efforts pour te sauver toi-même, tu auras aussi accès à ce plus grand don qui existe : le don de Jésus-Christ lui-même. Si tu veux en savoir plus, viens me voir moi ou Harry après le culte ; nous serons réjouis de prier avec toi.